On peine à imaginer aujourd'hui les débuts du dialogue entre un opérateur et son ordinateur. Il y eut les commandes sur les clés du pupitre, puis, très longtemps, le dialogue question/réponse sur machine à écrire, avant d'arriver finalement aux écrans modernes.
Au milieu des années 70 nous sommes au basculement entre machines mécaniques et écrans, et il est temps de faire une rétrospective…
1950 - Téléimprimeur Flexowriter
La communication Homme-Machine a évolué constamment au fil des progrès technologiques, depuis les terminaux électromécaniques jusqu'aux écrans tactiles.
Derrière ce que l’on voit (la mécanique) se cache toute la « micro-électronique » : les transistors, les circuits intégrés, les tubes à mémoire, les surfaces tactiles, les écrans LSD, plasmas… Et une innovation permanente !
Le téléimprimeur Flexowriter a été créé pour les réseaux de télégraphie (Télex). Il présente l'avantage d'avoir une lecteur et un perforateur de rubans incorporé (intialement pour des rubans code Baudot à 5 canaux, puis transformé pour accepter des rubans 8 canaux). D'autre part l'interface télégraphique est simple à connecter à un ordinateur (2 ou 3 fils : c'est mieux qu'un fil par barre de frappe pour commander une machine à écrire !).
1963 – Teletype ASR 33
Ce téléimprimeur électromécanique est issu du monde des télécommunications. Il est lent et bruyant, mais avec son lecteur/perforateur de ruban papier, c'est un terminal universel.
Caractéristiques :
– 10 caractères/seconde,
– Transmission série asynchrone (110 Bd).
Technologie :
– le relais électrique,
– et quelques rares transistors.
1975 – Téléimprimeur DEC LetterWriter 100
Ce téléimprimeur à commande électronique est rapide et discret. Il utilise toujours du papier pour « l’affichage » mais il a abandonné le lecteur de ruban !
La tête de frappe est remplacé par un ligne d’aiguilles capables de former des caractères ou même des graphiques.
Caractéristiques :
– jusqu’à 120 caractères/seconde en bi-directionnel !
– Transmission série asynchrone (9600 Bd).
Technologie :
– le circuit intégré,
– et la tête d'impression à aiguilles.
1972 – Terminal graphique Tektronix 4014
Une machine professionnelle exceptionnelle !
Ce terminal utilise un tube cathodique à mémoire : le dessin affiché se conserve plusieurs minutes sans rafraichissement !
Tous les tracés se font en mode vectoriel : un trait fin parfait. Un générateur de caractères interne permet d’afficher tout l’alphabet sous formes de petits traits droits...
Cette machine, plus simple que les grosses consoles graphiques à rafraichissement d’images a permis de multiplier les applications de dessins d’architecture de bâtiments, de circuits imprimés et de circuits intégrés !
Caractéristiques :
– transmission série asynchrone (9600 Bd),
– mode vectoriel.
Technologie :
– tube cathodique DVBTS (Direct View Bistable Storage Tube),
– circuits intégrés LSI.
1975 – Terminal écran/clavier TVI 920
Enfin ! L'arrivée des mémoires en circuits intégrés permet la réalisation de terminaux à écrans de prix abordables. Le dialogue va rester encore un moment en « mode ligne » (questions/réponses) mais on peut chercher de nouveaux modes de conversation.
Caractéristiques :
– près de 1000 caractères/seconde,
– transmission série asynchrone (9600 Bd).
Technologie :
– circuits intégrés mémoire.
1975 – Terminal portable SILENT 700
Le Silent 700 est un terminal portable léger et performant. Il est rapide et silencieux, avec un minimum de pièces mécaniques grâce à sa tête thermique.
Doté d’un modem acoustique, c'était le terminal type des représentants de commerce ou des techniciens en tournée qui pouvaient de leur chambre d’hôtel, appeler l'ordinateur de leur compagnie.
Caractéristiques techniques :
– 30 caractères/seconde,
– modem bi-directionnel à 300 Bd),
– caractères dessinés en 7x9 points.
Technologie :
– tête d'impression thermique,
– circuits intégrés.
1980 – Terminal écran/clavier DEC VT220
Probablement le plus perfectionné des terminaux écran/clavier.
Un écran très lisible, un défilement doux, un mode graphique programmable. On peut diviser l’écran en blocs d’affichage avec des champs de saisie.
Cette famille d’écran est devenue un « standard » des années 80, avec beaucoup de copies !
Caractéristiques :
– transmission série asynchrone (9600 Bd),
– caractères dessinés en 7x9 points,
– tous les alphabets européens en mémoire !
– graphique possible en adressant 800 × 240 points.
Technologie :
– circuits intégrés LSI.
1985 – Le Minitel
Voici venu le temps des réseaux. Le Minitel est le premier terminal grand public, semi-graphique et de coût minimal. Il intègre le modem permettant la liaison au réseau téléphonique.
Caractéristiques :
– 7,5 caractères/seconde en émission, 120 caractères/seconde en réception (75/1200 Bd),
– transmission série asynchrone suivant protocole particulier.
Technologie :
– circuits intégrés,
– et modem incorporé.
2000 et au-delà – Les écrans tactiles
La micro-électronique a ouvert le monde de la communication.
Aujourd'hui, tout équipement personnel est doté d'un micro-processeur permettant de piloter un écran graphique tactile et de communiquer avec plusieurs réseaux simultanément.
Caractéristiques :
– quelques millions de caractères par seconde (W-FI 54 Mbits/s),
– protocole TCP-IP,
– etc.
Technologie :
– circuits intégrés VLSI : micro-processeur, traitement d'images, traitement du signal,
– écrans tactile couleur à haute définition,
– etc.